Bouddhisme en Occident

Le bouddhisme reste assez peu répandu en Occident. Cependant, de nombreux occidentaux, surtout européens, à la recherche d'une spiritualité nouvelle, éprouvent une forte attirance pour cette croyance.



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Le bouddhisme reste assez peu répandu en Occident. Cependant, de nombreux occidentaux, surtout européens, à la recherche d'une spiritualité nouvelle, éprouvent une forte attirance pour cette croyance.

Le bouddhisme vu par les occidentaux

Ce n'est que dans les années 1820 qu'apparaît le terme «bouddhisme» : Michel-Jean-François Ozeray, Recherches sur Buddou ou Bouddou, instituteur religieux de l'Asie orientale, évoque le «bouddhisme» en 1817.

Ce terme «bouddhisme» est une invention des orientalistes européens : les Asiatiques parlent du dharma (sanscrit) ou dhamma (pâli, dialecte dérivé du sanscrit) pour qualifier les enseignements et la loi du Bouddha. C'est avec la publication, en 1844, de l'ouvrage d'Eugène Burnouf, Introduction à l'histoire du buddhisme indien, que les Européens accèdent à une connaissance plus précise du phénomène. Ces travaux, mais aussi ceux d'autres pionniers des études bouddhistes, vont susciter en Europe un formidable engouement.

Depuis cette découverte savante du XIXe siècle, on peut souligner deux faits majeurs concernant la réception du bouddhisme :

En France

Article détaillé : Bouddhisme en France.

Le bouddhisme est la quatrième religion en France et depuis 1997, il est présent lors d'émissions religieuses à la télévision.

Il y a plusieurs milliers de centres bouddhiques en Europe ainsi qu'aux États-Unis : en France, en 2001, on dénombrait déjà plus de 200 centres de méditation.

Les plus nombreux fidèles se réclament du bouddhisme tibétain : on trouve en particulier des monastères implantés en milieu rural (qui accueillent des retraitants), relayés par des centres de méditation urbains. Chiffres : 15 000 convertis pratiquants fidèles ; x5 pour les pratiquants occasionnels ; quelques millions pour les sympathisants, d'origine chrétienne

Des films (Sept ans au Tibet, Little Buddha) soulignent l'intérêt des Européens et des Américains pour le bouddhisme.

Le rationalisme bouddhique (milieu du XIXe siècle)

Pour les contemporains de Baudelaire et de Victor Hugo, le bouddhisme apparaît comme :

On se plaît par conséquent à comparer le «moralisme» ou le «dogmatisme» chrétiens jugés archaïques avec le dispositif philosophique bouddhique, purement rationnel, et par conséquent compatible avec la modernité.

Le bouddhisme se répand en France, dans la seconde moitié du XIXe siècle, comme un argument contre le christianisme. Énormément de savants et d'intellectuels athées, comme Renan, Michelet, Nietzsche, exaltent le rationalisme, l'athéisme bouddhique contre un christianisme qu'Auguste Comte présente comme un stade infantile de l'humanité.

Mais cette instrumentalisation à des fins polémiques ne durera que peu de temps :

Le bouddhisme ésotérique (fin du XIXe siècle)

Parallèlement à ce déclin du rationalisme bouddhique, on assiste à une nouvelle diffusion du Bouddhisme par le biais des cercles occultes, qui tentent de renouer avec une pensée symbolique opposée au matérialisme occidental.

C'est une fascination toute spécifique qui est portée au bouddhisme tibétain : mythe des lamas aux pouvoirs psychiques extraordinaires (cf. récits de voyage Marco Polo ou Guillaume de Rubrouck). L'interdiction du Tibet aux Occidentaux par les Chinois pour des questions politiques et commerciales n'a fait qu'augmenter ces phantasmes.

Le pragmatisme bouddhique (années 1960)

L'exploratrice française Alexandra David-Néel, initiée au bouddhisme ésotérique, marque un tournant : c'est une nouvelle vague bouddhiste en Occident marqué au sceau de l'expérience et du pragmatisme. En 1911, elle part en Orient pour un voyage d'agrément qui se transforme en expédition scientifique qui durera plus de treize ans.

Elle va découvrir, auprès des moines tibétains, la méditation, c'est-à-dire l'absence de distraction et la quiétude mentale. En 1921, elle écrira :

«La méditation est la base profonde de la vie du bouddhiste, la base de la doctrine bouddhiste, elle-même issue de la méditation de son fondateur, Sidattha Gotoma, le Bouddha. De même qu'on ne peut logiquement dénommer chrétien un homme qui ne prie pas, celui qui ne médite point n'a aucun véritable droit de s'intituler bouddhiste» Modèle :Reférence souhaitée

Cette exploratrice n'a fait qu'anticiper ce qui sera, à partir des années 1960, la marque dominante de l'intérêt pour le bouddhisme : une voie spirituelle donnant la possibilité un travail sur soi, une connaissance de soi. La méditation, qui facilite l'expérience intérieure, devient principale : d'où les nombreux contacts avec les maîtres asiatiques, favorisé par le drame du Tibet.

La méditation est d'ailleurs la pratique la mieux connue du bouddhisme, répandue surtout par l'imagerie populaire du Bouddha, assis sous l'arbre de l'Eveil (posture du lotus, jambes croisées, yeux clos ou mi-clos; posture censée avoir certains avantages physiologique, comme la conservation de l'énergie corporelle).

L'humanisme bouddhique (fin du XXe siècle)

En marge de ce phénomène de conversion et d'engagement fort, on assiste, depuis une dizaine d'année, à une effervescence médiatique autour du Bouddhisme et surtout autour de la figure du dalaï-lama, XIVe, Tendzin Gyatso, qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 1989.

Le dalaï-lama est avant tout un moine respecté pour son érudition et sa pratique, et son autorité spirituelle se limite au bouddhisme tibétain où elle prend davantage la forme de conseils avisés que de décrets formels.

On voit par conséquent actuellement plusieurs millions d'Occidentaux touché par l'enseignement du Bouddha (le dharma)  :

La modernité du bouddhisme est par conséquent à nouveau soulignée, mais à travers sa dimension éthique, apparemment bien adaptée aux grands défis auxquels l'humanité est actuellement confrontée comme le fanatisme religieux et les menaces écologiques.

Dans les autres pays européens

Le bouddhisme face à la nouvelle religiosité occidentale

Aujourd'hui, face aux plus anciennes religions, des quêtes religieuses, communautaires ou individuelles ont rompu (officiellement ou silencieusement, en partie ou complètement) avec ces affiliations respectant les traditions.

Quelques aspects communs aux individus religieux peuvent être avancés ici :

L'individualisme

Les forces religieuses ont longtemps résisté aux excès ainsi qu'aux dérives de l'individualisme. Mais actuellement, il a gagné les appartenances et les quêtes religieuses.

L'intérêt pour le corps

Les sociologues ont parlé de la dimension fréquemment "émotionnelle" des nouvelles mouvances religieuses. Ces dernières expriment le primat des relations de personne à personne. Le Bouddhisme tibétain, avec l'importance de la relation maître/disciple, répond par conséquent bien à cette demande.

L'accent est mis sur l'expérience personnelle et sur les manifestations sensibles de cette expérience. On recherche fréquemment un engagement total du corps et des sens dans l'expression religieuse. Énormément plus, dans une société où le souci de la santé et de la "forme" est central, énormément de retours ou d'arrivées dans le religieux sont dus à une demande de guérison et plus toujours de mieux-être ou de bien-être pysco-corporel. Certains nouveaux adeptes du bouddhiste semblent en demande de santé, de bonheur et d'harmonie immédiats.

Le devenir du bouddhisme et les sciences sociales

Grâce aux travaux de nombreux sociologues (F. Lenoir, B. Étienne, R. Liogier, L. Obadia, T. Mathé, F. Midal... ), nous sommes parvenus à une bonne connaissance de la condition actuelle d'implantation du bouddhisme en Occident. Cependant, parce que le bouddhisme s'est implanté dans une aire géographique immense (États-Unis, Canada, France, Italie, Allemagne, Angleterre, Australie... ), qu'il est en Occident sous de nombreuses formes (Zen, Theravada, Bouddhisme vietnamien, Lamaïsme Kagyupa, Nyigmapa, Guelougpa... ), il semble particulièrement complexe, pour un enquêteur isolé, de produire une vue d'ensemble, objective et exhaustive, de l'évolution de la religion de Bouddha. Quelquefois, nous remarquons certaines actualisations nouvelles, nous savons que des formes de pratiques, des façon d'envisager les notions bouddhiques, de concevoir la pratique de la méditation ou l'éthique bouddhique, apparaissent ça et là lors des présentations modernes des doctrines bouddhiques, uniquement, comment décider que telle ou telle pratique ou conception nouvelle est nommée à s'inscrire durablement dans les bouddhismes d'Occident ? Comment repérer les nouveautés formelles nommées à s'imposer en véritables traditions ? Et en particulier, peut-on inscrire ces changements singuliers dans une perspective, la plus vaste envisageable, de la situation occidentale du bouddhisme ?

Le bouddhisme devenant, il n'est déjà plus en Occident ce qu'il était en Asie, et n'est pas encore ce qu'il sera nommé à devenir, une fois son processus d'acculturation achevé - quand une forme stable sera définie pour les notions, les pratiques et les symboles bouddhiques. Aussi, ce qui nous apparaît aujourd'hui comme nouveauté formelle, ne peut fonder directement et exclusivement une analyse apte à ancrer une explication du devenir des traditions bouddhistes en modernité : comment décider que telle ou telle innovation repérable est nommée à traverser les siècles ainsi qu'à s'imposer en véritable tradition ? En conséquence, pour rendre compte de l'adaptation du bouddhisme à l'Occident, les actuels chercheurs en Sciences Sociales des Religions semblent contraints de recourir à des méthodes empruntées aux sociologies historiques, de façon à concevoir la façon la plus juste de modéliser la présence occidentale du dharma de Bouddha, celle qui sera la plus à même d'expliquer causalement et toujours les mutations contemporaines des traditions bouddhiques.

Bibliographie

Ouvrages de références

Articles



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