Dzogchen

Le Dzogchen, «grande perfection» ou «grande complétude», est un ensemble d'enseignements et de techniques d'éveil spirituel du bouddhisme tibétain, basée sur des transmissions à l'origine ésotériques des courants bönpo, nyingmapa,...



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Le Dzogchen (tibétain : རྫོགས་ཆེན་, rdzogs chen, contraction de rdzogs pa chen po; sanskrit : Mahâsandhi), «grande perfection» ou «grande complétude», est un ensemble d'enseignements et de techniques d'éveil spirituel du bouddhisme tibétain, basée sur des transmissions à l'origine ésotériques des courants bönpo, nyingmapa, et drikung kagyu, et adopté à titre personnel par le 5e dalaï-lama ; elle a aussi inspiré le 3e Karmapa. Elle est aussi connue sous le nom d'ati-yoga (yoga extraordinaire) ou Mahâ-ati.

Cet enseignement, tout comme le mahamudra (gelugpa, sakyapa et kagyupa), prétend se situer au-delà des sutras et des tantras, et par conséquent former un véhicule (yana) en soi, au delà des trois véhicules respectant les traditions (hinayana, mahayana, vajrayana), qu'il peut cependant utiliser comme des moyens auxiliaires. Son principe est l'autolibération spontanée des passions et non leur transformation comme dans le tantrisme. Il présente par là certaines ressemblances avec le chan, qui d'ailleurs tenta de s'implanter au Tibet avant d'en être chassé, comme le relate le concile de Lhassa. On pourrait dire que le dzogchen est au bouddhisme vajrayâna ce que le subitisme est au gradualisme dans le mahayana, une voie directe, localisée au-delà des causes et des effets.

Origine

La tradition nyingmapa considère que Padmasambhava et en particulier Vimalamitra en sont les principaux propagateurs ; le traducteur Vairotsana, l'un des sept premiers moines ordonnés par Shantarakshita, fut aussi à l'origine de deux lignées désormais éteintes. Selon la tradition bönpo, Tonpa Shenrab Miwoche apporta cet enseignement au Tibet. Pour ces deux courants, la transmission du dzogchen remonte aux origines. Pour les historiens, les détails des débuts du bouddhisme dans les royaumes himalayens sont mal connus, et la genèse exacte du dzogchen reste un mystère. Les tout premiers rédigés apparaissent au début de la seconde transmission du bouddhisme au Tibet, sous forme de textes prétendûment cachés durant la période du VIIIe au XIe siècle, pendant laquelle les différentes lignées religieuses sont pourchassées tour à tour. Ces termas, «trésors cachés», commencent à reparaître tandis que la situation semble se stabiliser quelque peu : la tradition indienne (népalaise, cachemiraise) a éliminé le chan chinois et pris le dessus sur le bön local.

Origine selon la tradition

D'après les conceptions bouddhiste et bön, l'origine première de toute tradition est le bouddha essentiel. Après une période de transmission sans dommage, des persécutions auraient poussé Padmasambhava, Vimalamitra, Vairotsana (nyingma) et Drenpa Namka (bön) à enterrer ou dissimuler leurs textes pour les préserver. Redécouverts, il arrive qu'ils soient rédigés dans une graphie magique, comme l'écriture de dakini (dayig), que le découvreur doit déchiffrer.

Rigpa ou la condition naturelle de l'esprit

Pour aboutir à l'autolibération, le dzogchen affirme qu'il faut maintenir sa conscience en rigpa, l'état de présence claire et éveillée. Dans son essence, rigpa est vacuité, mais dans sa nature, il est lumière spontanée, énergie créatrice dont les phénomènes sont les attributs. Interprété selon la doctrine des «trois corps» ou trikāya, l'essence vide est le «corps absolu» ou dharmakāya, la lumière ou la radiance est le «corps de félicité» ou sambhogakāya, et les phénomènes le «corps d'apparition» ou nirmānakāya. L'esprit et les passions ne sont par conséquent qu'un jeu issu de la créativité lumineuse. Les phénomènes se dissolvent en rigpa sans laisser de trace, il n'y a pas d'attachement, pas de finalité et par conséquent pas de karma. Rigpa peut être comparé à un miroir, vide en lui-même mais simultanément pourvu de la potentialité de refléter l'ensemble des apparences, belles ou laides, sans en être souillé. Dans l'état synchronisé à rigpa, on contemple les phénomènes sans s'y attacher, les rejeter, ou se projeter en eux. Ainsi, on demeure stable, hors de l'illusion et de la saisie, dans la non-dualité. La condition naturelle de l'esprit est par conséquent semblable à rigpa, spontanément et essentiellement pure, lumineuse et vide.

Pour retrouver cette condition, on distingue la base, la voie et le fruit. La base est indiscernable de rigpa. La voie est la reconnaissance de rigpa en soi. Le fruit ou réintégration de la base est le retour des éléments du corps grossier à leur nature lumineuse, et le plein éveil dans un corps de lumière. Le fruit et la base sont une seule et même chose. C'est pourquoi, pour un bouddha, être éveillé, il n'existe aucune voie susceptible d'être parcourue pour en réaliser le fruit. Le chemin de réintégration n'a de sens que pour les êtres sensibles égarés de la base par l'ignorance.

Pour l'être établi en rigpa, il n'y a pas de différence entre la méditation assise et la vie quotidienne.

Article détaillé : Rigpa.

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Bibliographie

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