Bouddhisme en Chine

Introduit en Chine au milieu du Ier siècle, le bouddhisme y est devenu à partir de la fin du IIIe siècle l'un des trois principaux courants idéologiques et spirituels avec le confucianisme et le taoïsme, tout en y poursuivant son évolution.



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Temple du cheval blanc de Luoyang, site du premier temple bouddhiste en Chine
Fresque du temple de Shaolin

Introduit en Chine au milieu du Ier siècle, le bouddhisme y est devenu à partir de la fin du IIIe siècle l'un des trois principaux courants idéologiques et spirituels (les Trois écoles, sānjiào ??) avec le confucianisme et le taoïsme, tout en y poursuivant son évolution. À l'exception de certaines influences vajrayana (bouddhisme tibétain) ou hinayana, les principaux courants actuels des bouddhismes japonais, coréen et vietnamien proviennent d'écoles mahayana qui sont nées ou ont pris leur essor en Chine.

Introduction

La mission diplomatique menée par Zhang Qian, en ouvrant la route de la soie entre -138 et -126, devient probablement l'événement décisif qui déclencha l'introduction du bouddhisme en Chine en facilitant les échanges avec l'Asie centrale. C'est en effet plus fréquemment de ces régions, et non directement de l'Inde, que parviendront en Chine moines et soutras. Une légende certainement sans fondement fait de l'empereur Wu des Han (Wudi) un des premiers à adorer le Bouddha.

Le premier témoignage historique de sa présence en Chine provient du Livre des Han postérieurs qui mentionne des envoyés Yuezhi bouddhistes prenant un élève à la capitale en -2. La même source mentionne l'intérêt de l'empereur Mingdi (58-75) pour le bouddhisme. Il aurait rêvé d'un homme doré à la tête auréolée. Un conseiller lui ayant dit que c'était là la description d'un dieu occidental appelé Bouddha, Mingdi expédia des envoyés vers Tiānzhú ?? (Nord-Ouest de l'Inde) pour en rapporter des effigies.

Le conseiller sera désigné comme Zhong Hu, et la délégation, composée de 18 personnes, aurait été menée par Cai Yin, Qin Jing et Wang Zun. Selon certaines sources, ce seraient eux qui auraient ramené en 67 de l'Afghanistan les deux moines Kasyapamatanga et Dharmavanya /Dharmaraksa (ou Moton / Jiāshè Móténg ???? et Chufarlan /Zhú Fǎlán ???) avec des effigies et quarante-deux citations bouddhiques constituant le Sūtra en quarante-deux sections «?????». Premier texte bouddhique parvenu en Chine selon la tradition, il est reconnu comme apocryphe par quelques spécialistes.

En 68, l'empereur Mingdi patronna la fondation du Temple du Cheval blanc (Báimǎsì ???), premier temple bouddhiste en Chine, que Yang Xuanzhi (VIe siècle) situe au sud de l'avenue impériale de Luoyang, à trois lis de la porte de Xiyang. La légende prétend que les soutras étaient portés par un cheval blanc, et que l'emplacement du temple fut choisi par l'animal qui s'arrêta net peu avant la capitale, refusant d'aller plus loin.

Le bouddhisme commence à se propager au nord de la rivière Huai, et se trouve immédiatement mêlé à la politique, le prince Liu Ying, frère de Mingdi, premier bouddhiste chinois éminent, fut banni pour ses prétendues ambitions politiques. Vers la fin du IIe siècle, existait une importante communauté bouddhiste à Péngchéng ??, actuelle Xuzhou, Jiangsu. La première statue chinoise de bouddha, dans laquelle on reconnaît l'influence du style du Gandhara, provient d'une tombe Han (IIe siècle) au Sichuan. Les autres représentations conservées sont généralement des pendentifs accrochés aux «arbres d'argent», objet décoratif.

Premières traductions

Les premières traductions des soutras en chinois attestées ont lieu vers 148 sous la direction du missionnaire parthe An Shigao, capturé, dit la légende, lors d'une expédition kouchanaise dans le Bassin du Tarim. Il traduit à Luoyang 35 textes théravada. Le kouchanais Lokaksema arrive à son tour à la capitale en 150 et y traduit entre 178 et 189 plusieurs textes mahāyāna.

Nouveau venu face au confucianisme et au taoïsme

Cette nouvelle religion présentait des caractéristiques en désaccord avec l'idéal moral et social façonné par le confucianisme. Ainsi, le célibat monastique adopté en vue du amélioration spirituel individuel contrevenait au devoir de contribuer de façon productive à la famille ainsi qu'à l'empire, au détriment de l'accomplissement personnel si indispensable. Il répondit en mettant en avant des sources indiennes, à l'origine mineures, présentant son utilité sociale et promouvant la piété filiale. On vanta l'efficacité des prières des moines pour délivrer, le cas échéant, ses parents de l'enfer, notion que le bouddhisme dota d'éléments indiens et d'une riche iconographie. Par conséquent, dans la totalité syncrétique de la religion chinoise, les rites mortuaires feront fréquemment appel à lui.

Avec le taoïsme il offrait des similitudes extérieures. Au début, il en fut quelquefois reconnu comme une forme, et le vocabulaire taoïste servit à traduire celui des soutras. Certaines notions se confondirent au point qu'il est quelquefois impossible de démêler exactement les deux influences. Une tradition ancienne prétendant que Lao Zi partit vers l'ouest à la fin de sa vie donna naissance à la légende taoïste qui affirme qu'il est en fait le Bouddha ; elle sera utilisée comme propagande lorsque les deux courants deviendront concurrents. Le taoïsme développa son monachisme pour imiter les grands monastères bouddhistes. Néanmoins, les contacts et échanges entre les deux religions ne cessèrent jamais ; on les trouve réunis dans la religion populaire, certaines formes du Chan, les courants syncrétistes nés sous les Song et les nouveaux courants religieux apparus au XIXe siècle.

Du IIIe au VIe siècle

Bodhisattva ; Qi du Nord

L'histoire a en particulier gardé la trace de ses relations avec le pouvoir et de sa pénétration dans les couches supérieures de la société. Subissant quelquefois des rejets violents, il y fait de plus en plus d'adeptes, qui d'ailleurs n'abandonnent pas nécessairement pour tout autant leurs autres pratiques religieuses. Il séduit selon diverses modalités suivant les circonstances : nouveauté comparé à l'offre religieuse habituelle, talent personnel ou savoir-faire des moines, intérêt philosophique des théories.

Sous les Han et les Trois royaumes, malgré ses lents progrès, le bouddhisme manquait de soutien institutionnel. L'avènement dans le Nord de la Chine, en particulier à partir du IVe siècle, de royaumes dits dynasties du Nord fondés par des non-Hans ou d'anciens Hans «barbarisés», moins attachés au confucianisme ou au taoïsme que les royaumes du Sud, donna à des moines l'occasion de devenir conseillers –voire magiciens- au service des souverains, quelquefois reconnus comme des bodhisattvas. Certains, missionnaires étrangers, furent chargés de traductions. Le royaume des Wei du Nord (386-534) fut le premier à faire du bouddhisme une religion d'État, à l'exception il est vrai d'un épisode (446-452) d'interdiction pour soutien à une rébellion, ordonnée par Taiwudi, durant lequel des moines furent exécutés (ce sera l'unique répression sanglante). Son successeur abolit la mesure et le bouddhisme retrouva sa position ; l'empereur Xianwendi abdiqua même en 471 pour se consacrer à son culte.

Néanmoins, le Sud n'était pas complètement en reste. Mingdi (322-325) des Jin orientaux fut même le premier souverain converti officiellement. L'empereur Wu des Liang du Sud (502-549) fut aussi un ardent promoteur du bouddhisme. Confucianisme, Taoïsme et bouddhisme se mélangeaient déjà sans heurt dans les familles aristocratiques, comme le montre l'exemple de Tao Hongjing. Les moines célèbres du Sud, plus fréquemment chinois que missionnaires étrangers contrairement au Nord, tenaient à leur indépendance et n'étaient généralement pas membres de l'administration. Au début du Ve siècle, Huiyuan, fondateur de l'école de la Terre Pure (Jingtu), répondit à une question de l'empereur sur la position du moine vis-à-vis du pouvoir par une épître intitulée «Un moine ne s'incline pas devant le souverain».

Les monastères, dont certains sont immenses, comme le Jingming de Luoyang qui contient 1 000 cellules, bénéficient directement ou indirectement de mesures fiscales favorables et prospèrent, d'autant qu'ils servent aussi de banques et d'entrepôts, ou de refuge lors des périodes de troubles. Les donations confèrent du prestige social. Les falaises du Henan et du Shanxi se couvrent d'une invraisemblable quantité de sculptures payées sur fonds publics ou par des dons. En 420, on compte 1 768 monastères et plus de 24 000 moines et nonnes dans le Sud ; au VIe siècle on trouve 1 367 monastères à Luoyang.

Le succès a aussi ses revers. La richesse de certaines institutions irrite, d'autant que n'importe qui n'apprécie pas cette religion toujours étrangère ; l'empereur Wu (561-578) des Zhou du Nord l'interdit en même temps que le taoïsme à partir de 574. C'est la seconde répression depuis l'interdiction de Taiwudi. Ces crises alimentent la pensée millénariste qui prévoit le déclin du bouddhisme pendant une période fréquemment évaluée à dix mille ans, jusqu'à ce que la transmission du dharma s'interrompe complètement. Ce sera alors le temps de l'avènement de Maitreya, le prochain bouddha, l'un des thèmes récurrents de l'iconographie du bouddhisme médiéval.

Traductions et voyages d'étude

Maitreya sur une pièce d'autel, 524 (Wei du Nord), Hebei

À partir du Ve siècle, de nombreux moines viennent en Chine d'Asie centrale ou d'Inde diffuser la doctrine, apportant avec eux de nouveaux textes. Certains sont mis à la tête d'équipes poursuivant un intense travail de traduction commandité par les souverains. L'un des plus connus est Kumarajiva, disciple de Fotucheng, actif à partir de 401 sous les Qin postérieurs. Il dirigea de nombreuses traductions, dont il reste une cinquantaine qui font toujours autorité. Le moine chinois Faxian (Fǎxiǎn ??) entame en 399 un pèlerinage vers l'Inde qui durera 15 ans, dont il a laissé le récit chargé d'informations précieuses.

Naissance des premières écoles

À partir des Jin orientaux, des écoles naissent autour des premiers soutras traduits. La Transmission et la Propagation du Bouddhisme dans les trois contrées, (Inde-Chine-Japon) rédigé en 1311 par le moine Kegon Gyonen, en mentionne treize du Ve au IXe siècle. Les premières nées disparaitront de Chine ou seront supplantées par de nouveaux courants proposant des théories plus complètes.

Certaines écoles connaîtront un grand développement :

Dynasties Sui et Tang

Bouddha géant de Lèshān, Sichuan, Patrimoine mondial

La période s'étendant du début du VIIe siècle à 845 est reconnue comme l'âge d'or du bouddhisme. Le premier exemplaire connu d'impression au bloc est un Sūtra du Diamant datant de 868 découvert dans les grottes de Mogao en 1907. Sous les Sui (581-618), le bouddhisme devient religion d'État. Chang'an remplace Luoyang et Jiankang comme le plus grand centre bouddhique de Chine. Les empereurs Tang (618-907) adoptent le taoïsme, mais le bouddhisme conserve leur soutien et les théories des différentes écoles passionnent l'aristocratie cultivée. Le soutien impérial implique un certain contrôle sur le fonctionnement des institutions.

Des oppositions à la nouvelle religion subsistent néanmoins. Le coût financier et social de l'entretien des monastères et celui de la vie des moines et nonnes sont reconnus prohibitifs par certains. L'impératrice Wu Zetian, qui tente d'établir sa propre dynastie, fait souffler le chaud et le froid, appuyant le bouddhisme ou confisquant ses biens selon l'intérêt politique. En 845 l'empereur Wuzong, fortement hostile aux religions étrangères (bouddhisme, nestorianisme, zoroastrisme), les interdira complètement. 4 600 monastères et 40 000 temples seront confisqués, 260 500 moines et nonnes renvoyés à la vie civile. La mesure sera levée au bout d'un an mais portera un coup fatal à de nombreuses écoles.

Écoles et courants

Bodhisattva (Tang)
Avalokiteshvara dans la religion populaire : la déesse Guanyin (ici en protectrice des navigateurs)

On assiste au développement de nouveaux courants, tandis que le bouddhisme chinois se diffuse vers la Corée, le Japon et le Vietnam. Un corpus important ayant déjà été traduit, les Chinois cherchent à résoudre les contradictions entre les différents textes d'origine géographique, d'époque et d'écoles différentes, s'efforçant d'échafauder des dispositifs cohérents intégrant les concepts philosophiques et religieux locaux. Les deux synthèses principales sont proposées par les écoles Tiantai et Huayan, dont la pensée exercera une grande influence. L'intérêt de l'aristocratie vis-à-vis du bouddhisme est en partie lié à l'enthousiasme des classes cultivées pour ces théories brillantes et nouvelles.

Cinq nouveaux courants apparaissent :

D'autre part, les écoles Huayan et Terre Pure continuent sur leur lancée. La branche Nanshan de l'école Lü (Vinaya) est la plus florissante.

Cette phase de multiplication des écoles s'achève en 845 avec d'interdiction totale des religions étrangères, qui malgré sa courte durée changera définitivement le paysage bouddhiste chinois.

Après 846

Bodhisattva, dynastie Song

Après la persécution, ne subsistent de façon visible que les courants Chan et Terre Pure. Les écoles célèbres pour leurs brillantes théories n'ont pas retrouvé leur public. Leur mode auprès des élites intellectuelles toujours en quête de nouveauté n'aurait de toute manière pas duré, d'autant que leur déclin a pour toile de fond celui de la dynastie entière. Les pratiquants isolés ou en petit groupe, nombreux dans le Chan, ont mieux résisté que les grands monastères. Quant au courant Terre Pure, il était depuis ses débuts moins axé sur la théorie que sur des pratiques qui furent empruntées particulièrement tôt par des moines d'autres courants, ou alors des laïques ; il avait par conséquent une large implantation.

La diminution brutale du nombre d'écoles témoigne plus d'un regroupement que d'une réduction idéologique car les pensées Tiantai et Huayan conservent une influence certaine, leurs traités servant fréquemment de base à l'enseignement dans les monastères Chan. Selon la tradition religieuse chinoise où la généalogie prime sur l'idéologie pour la détermination de l'expression, tout abbé qui peut faire remonter sa lignée à un maître Chan, quelle que soit la nature de ses pratiques, est en droit de se réclamer de ce courant, où dominent après 846 deux branches : Linji (??) qui remonte à Línjì Yìxuán ???? ( ? -866) et Caodong (??) qui remonte à Dòngshān Liángjiè ???? (? – 869). Elles deviendront au Japon Rinzai et Sōtō.

Au cours de la période troublée (907-960) s'étendant des Tang aux Song, le royaume de Wúyuè ??? (893-978), ilot de prospérité couvrant le Zhejiang, le Sud du Jiangsu et le Nord du Fujian, joua un rôle important dans la transmission du bouddhisme. Il fut surtout un havre au cours de la persécution de Shizong (954-959) des Zhou postérieurs ; ses souverains firent rechercher des soutras perdus ou détruits. Comme sous les Tang, les empereurs exerçaient un contrôle important sur la religion, dont ils influencèrent les pratiques en imposant l'association des temples ancestraux aux temples bouddhistes.

Quand la Chine est réunifiée, pour éviter les dérives des dynasties Sui et Tang, le gouvernement Song n'accorde pas d'exemption d'impôt aux institutions bouddhiques. Au début de la dynastie, l'école Tiantai, revigorée par les souverains de Wuyue, tente une dernière fois, mais en vain, de concurrencer l'école Chan.

À l'avènement des Yuan (1234), le Chan, représenté par Zhōngfēng Míngběn ???? (12631323), jouit un temps des faveurs du Khan, l'empereur mongol, mais en 1269 Kubilai accorde le contrôle de la totalité des bouddhistes au chef de la lignée Sakyapa, une des quatre écoles du bouddhisme tibétain. La position se transmettant d'oncle à neveu, les lamas finirent par se trouver mêlés aux intrigues de cour. Le vajrayana (Mizong), presque disparu à la fin des Tang après une première tentative d'implantation, refait par conséquent son apparition chez les Chinois non-Hans du Nord (les mongols, ou les Mandchous ?), alors que Chan et Jingtu (Terre Pure) continuent de dominer la totalité Han. Il aura aussi la faveur de la cour des Qing.

Syncrétisme et bouddhisme populaire

Yama en Yanluowang, dieu chinois des enfers

À partir des Song (960-1279), la tendance au syncrétisme confucianisme-taoïsme-bouddhisme, qui s'était manifestée dès le début, se généralise. Les échanges entre Chan et Terre Pure s'intensifient aussi et se renforceront toujours à partir du XVIe siècle à la (dynastie Ming). Quatre maîtres éminents encouragent le rapprochement : Yúnqī Zhūhóng ???? (1535 -1615), Zǐbó Dáguān (ou Zǐbó Zhēnkě) ???? (??) (1544-1604), Hānshān Déqīng ???? (1546-1623) et Ouyì Zhìxù ???? (1599-1655).

Cette tendance s'accompagne de la sinisation, généralisation et laïcisation accrue du bouddhisme. Sous les Song naît l'École du lotus blanc, qui donnera naissance dans les siècles suivants à une grande variété de sectes pas vraiment bouddhiques. Sous les Ming apparaît le mouvement Wúwéi ??? (ou secte Luo) fondé par le moine Chan Luó Qīng ?? (1443-1527). D'emblée syncrétique dans la mesure où il révère une divinité taoïste, il est à l'origine du zhāijiào ??, bouddhisme laïc d'ailleurs déjà préconisé par le Lotus blanc. La religion populaire continue d'absorber des éléments bouddhiques ; Avalokiteshvara, Ksitigarbha et même Yama sont aussi des divinités populaires.

Renaissance des études bouddhiques

L'Empereur Qianlong en costume bouddhiste, Puning si, c. 1758, par un artiste anonyme. Thangka, couleur sur tissu. Le Musée du Palais, Pékin

Tandis que le bouddhisme confirme sa place dans la culture populaire, d'aucuns déplorent le lent déclin des études textuelles et philosophiques. Une réaction a lieu vers la fin des Qing, à laquelle participent aussi des laïcs comme Yang Wenhui ??? (18371911) issu d'une famille de mandarins. Il fonde la Section d'imprimerie de soutras à Jinling ????? et encourage les échanges internationaux. On fait venir de nombreux textes du Japon où ils avaient été préservés, et l'intérêt renaît vis-à-vis de courants disparus ou peu développés comme Sanlun, Weishi ou le bouddhisme tantrique. Cette renaissance sera interrompue par les guerres et l'arrivée au pouvoir des communistes.

Après 1949

Chine populaire

L'Association bouddhique patriotique fut fondée en 1953 à Pékin avec pour président Maître Yuányīng ????, et pour objectif de favoriser le contrôle des autorités communistes sur la totalité des activités monastiques. Après une période de restriction progressive des activités religieuses à partir de la fin de la Campagne des Cent Fleurs, suivie d'un arrêt total au cours de la Révolution culturelle. Ainsi, au XXe siècle, entre les années 1950 et 1960, les ordres bouddhistes disparurent presque totalement de Chine. Depuis la fin des années 1970, le bouddhisme connaît, comme les autres religions, une phase d'expansion sous un contrôle étroit du gouvernement de la République populaire de Chine.

Il existerait aujourd'hui en Chine populaire de 70 à 150 millions de bouddhistes appartenant aux trois courants, l'immense majorité se rattachant au mahayana. Selon un recensement effectué dans les années 1990, le vajrayana (bouddhisme tibétain) comprendrait plus de sept millions de pratiquants, vivant principalement au Tibet, les régions tibétaines (Yunnan, Sichuan, Qinghai, Gansu), la Mongolie-Intérieure et aussi au Xinjiang. C'est la religion la plus commune chez les nationalités tibétaine, mongole, Yugur, Monba, Lhoba et Tu ; l'école la plus présente est gelugpa dont le Dalaï lama s'exila en Inde en 1959. Le gouvernement chinois contrôle aujourd'hui les deux candidats à la succession du précédent Panchen lama : Gyancain Norbu, un enfant qui fut désigné par Pékin et Gedhun Chœkyi Nyima, un enfant qui fut désigné par le Dalaï lama, et retiré 3 jours plus tard par les autorités chinoises en 1995.

Le bouddhisme hinayana compte pour sa part plus d'un million de pratiquants vivant au Yunnan : ethnies Dai, Achang, Blang, Wa, Derung et Jingpo.

Avant 1949, il existait de grands temples publics accueillant tous ceux qui venaient se consacrer à l'étude ainsi qu'à la pratique à l'écart du monde, et des temples privés abritant fréquemment d'autres dieux, dont les moines ou nonnes fournissaient de nombreux services religieux à la population. Actuellement, l'ensemble des temples doivent subvenir à leurs besoins, grâce au tourisme par exemple, et se montrer utiles à la société. Certains ont été restaurés avec dons provenant de temples japonais.

Taïwan

Article détaillé : Bouddhisme à Taïwan.
ONG bouddhiste Tzu Chi, Taïwan

À Taïwan où le bouddhisme n'a jamais été réprimé, on constate un recentrement sur l'étude des soutras et une certaine orthodoxie, mais aussi le désir de se démarquer de la religion populaire pour être partie prenante de la communauté bouddhique mondiale. Ces tendances sont favorisées par l'élévation générale du niveau d'éducation. Selon la revue jésuite China News analysis, le nombre de ceux qui choisissent la vie monastique est en augmentation, en particulier parmi les jeunes diplômés de l'université. Il aurait augmenté de 700% au cours des années 1980 selon une estimation communiquée en 1992 au ministère de l'Intérieur par Maître Zhàohuì ????. À titre d'exemple, la communauté qui entourait Maître Wéijué ???? en 1995 était composée de 264 personnes dont 67% de femmes ; 40% avaient au moins une licence ; 37 membres avaient moins de 21 ans, 174 entre 21 et 40 ans, et 53 ont plus de 40 ans.

On dénombrait en 1989 quatre millions et demi de bouddhistes dans l'ile, soit 20% de la population[1]. Ces statistiques sont néanmoins complexes à interpréter, de nombreux pratiquants de la religion populaire étant comptés parmi les bouddhistes.

À partir des années 1980, le courant encourageant l'implication du bouddhisme dans l'activisme social, héritier du réformateur Tàixū ???? (1890-1947), a pris de l'importance. Maître Hsing-yun (xīngyún) ???? fonde l'Association du Mont de la Lumière du Bouddha Fokuangshan (Fóguāngshān ???), grande organisation culturelle, éducative et charitable ; Maître Sheng-yen (Shèngyán ???? milite pour la protection de l'environnement; Maître Cheng-yen (Zhèngyán) ???? crée la Fondation des Aides Charitables (Tzu Chi, Cíjì ?????).

Contribution artistique

Le bouddhisme a laissé en Chine un important héritage artistique dont une partie appartient au Patrimoine mondial de l'UNESCO : grottes de Mogao, grottes de Longmen et grottes de Yungang, sculptures rupestres de Dazu, Paysage panoramique du mont Emei, et le paysage panoramique du Bouddha géant de Leshan datant du VIIIe siècle, le plus grand au monde. Le Palais du Potala construit par le Lobsang Gyatso est un exemple d'architecture particulièrement tibétaine.

Notes

  1. (zh) ????????? 1995.07

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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