Bodhisattva

Le terme sanskrit de Bodhisattva, Dévanagari : ????????? ; pâli : bodhisatto ; chinois traditionnel : ?? et simplifié : ?? ; japonais : ?? ; thaï : พระโพธิสัตว์ ; coréen : ?? ; tibétain : changchub sempa ; vietnamien : Bồ Tát ; sattva être,...



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Définitions :

  • (skt. )  : Être en passe de devenir bouddha, retardant cet achèvement par compassion pour les êtres souffrants. (source : membres.lycos)

Le terme sanskrit de Bodhisattva, Dévanagari : ????????? ; pâli : bodhisatto ; chinois traditionnel : ?? et simplifié : ?? (púsà)  ; japonais : ?? (bosatsu)  ; thaï : พระโพธิสัตว์ ; coréen : ?? (bosal)  ; tibétain : changchub sempa (byang-chub sems-dpa')  ; vietnamien : Bồ Tát ; sattva être, bodhi éveil, vocabulaire du bouddhisme, sert à désigner celui qui a constitué le vœu de suivre le chemin indiqué par le Bouddha Shākyamuni, a pris le refuge auprès des trois joyaux (Bouddha, dharma et sangha) et respecte strictement les disciplines destinées aux Bodhisattvas, pour atteindre en premier lieu son propre éveil et aider ensuite les autres êtres sensibles à s'éveiller.

Il existe cinquante-deux niveaux de Bodhisattvas : dix degrés de la foi, dix degrés de la demeure, dix degrés de la pratique, dix degrés du transfert de mérites, dix terres, éveil correct et équivalent, et éveil merveilleux. Au début se trouvent les novices qui apprennent les théories en les mettant en pratique, ils doivent s'entraîner pendant trois grands kalpas selon le Mahāyāna pour devenir Bouddhas, et au bout du chemin se situent les particulièrement grands Bodhisattvas tels qu'Avalokiteshvara et Manjushri qui, ayant déjà été Bouddhas dans le passé, reviennent dans notre monde en jouant le rôle de Bodhisattva pour favoriser le progrès et l'éveil de ceux qui les veulent de leur plein gré.

photo d'une statue japonaise en bronze du boddhisattva de Manjusri, portant une épée et assis sur un lion menaçant
Le Bodhisattva Manjusri (bronze japonais du XVIIe-XIXe siècle)

Naissance du Bodhisattva

Le bouddhisme primitif connaissait les quatre êtres nobles, quatre étapes de plus en plus avancées sur la voie de l'éveil ; la dernière, qu'il faut avoir atteinte pour arriver au nirvāna, est celle d'arhant (ou arhat). Particulièrement tôt, si on en croit l'histoire des conciles bouddhiques, des disciples mentionnés collectivement sous le nom de «grande assemblée» (mahāsanghika) contestèrent la qualité des arhants en faisant remarquer qu'ils conservaient toujours trop d'imperfections.

Parallèlement, le terme de Bodhisattva, non clairement explicité, apparaît dans le Majjhima Nikaya, l'Anguttara Nikaya et le Samyutta Nikaya, utilisé exclusivement par Gautama lui-même quand il fait référence à ses existences antérieures ou son séjour au paradis Tusita («Lorsque j'étais Bodhisattva...»). Un passage du Sutta Nipata donne légèrement plus de précisions, indiquant qu'il s'agit d'une voie dans laquelle Gautama s'est engagé volontairement par compassion.

Le Bodhisattva dans les différents courants

Theravada

Gautama en Bodhisattva

Dans le Buddhavamsa et le Cariyapitaka, qui mentionnent les Bouddhas ayant précédé Gautama, l'état de Bodhisattva (Bodhisatta en pali) est présenté de façon plus détaillée comme la voie empruntée par l'ensemble des Bouddhas du passé. Ils s'y sont engagés en en faisant le vœu tandis qu'ils étaient sur le point de s'éveiller. Contrairement aux autres renonçants qui s'apprêtent à quitter le cycle des renaissances (saṃsāra), le Bodhisattva choisit de continuer de se peaufiner pendant d'innombrables éons pour devenir un samyaksambuddha, seul être capable de remettre en marche la roue du dharma, et par conséquent de contribuer plus que qui que ce soit au salut universel. Néanmoins, comme l'a fait remarquer Walpola Rahula, dans le theravāda la voie de Bodhisattva n'est envisageable que pour les êtres d'exception.

Ceux-ci semblent avoir été jadis identifiés aux souverains, dans un premier temps à Sri Lanka, puis à partir du VIIIe siècle en Birmanie et en Thaïlande. Le roi Mahinda IV (956-972) de Sri Lanka affirma même que seul un Bodhisattva aurait le droit désormais de gouverner le royaume. Ce roi doit habituellement pratiquer de façon éclatante les quatre vertus de don (dāna), de moralité (śīla), d'abstinence (samyama) et de retenue (dama). L'association des Bodhisattvas avec la noblesse est reflétée dans leurs vêtements et parures tels qu'ils sont représentés dans l'iconographie indienne ; Gautama lui-même est né prince. Particulièrement rares sont par conséquent les pratiquants du bouddhisme theravāda qui ont manifesté leur intention de devenir Bodhisattva ; les seuls reconnus par ce courant sont les Bouddhas du passé et Gautama dans leurs existences antérieures, mais aussi Maitreya, annoncé comme futur Bouddha par Gautama lui-même.

Mahayana et Vajrayana

Les philosophes Nagarjuna (Nāgārjuna), Asanga et Candrakīrti ont défini le mahāyāna comme la voie du Bodhisattva, par opposition au hinayana (hīnayāna), voie de l'auditeur (sravaka) (śrāvaka)  ; la carrière de Bodhisattva est pour eux de loin le meilleur choix. Dans le mahāyāna et le vajrayāna, chacun, même laïc, est encouragé à avoir pour but de devenir Bodhisattva et peut prononcer des vœux à cet effet. Les Bodhisattvas sont nombreux et jouent un rôle important dans les pratiques, étant même quelquefois révérés à l'instar de divinités. Plus accomplis toujours que ceux du théravāda, ce sont des êtres de «bonté merveilleuse» qui, ayant porté à la perfection (paramita pāramitā) la pratique des dons (dāna) et de la sagesse (prajna prajñā) durant de nombreuses existences, ont transcendé la dualité entre nirvana (nirvāṇa) et samsara pour rester actifs dans le monde et aider la totalité des êtres à trouver leur délivrance. Les pratiquants du mahāyāna et du vajrayāna présentent fréquemment leur objectif (devenir Bodhisattva pour sauver l'ensemble des êtres) comme plus altruiste que celui du théravāda (devenir arhat et n'aspirer qu'à son propre salut). Pour les pratiquants du théravāda, l'objectif du Bodhisattva est irréaliste pour la majorité des gens et il est plus efficace que chacun se concentre sur son propre salut.

Le chemin du Bodhisattva

Différents textes décrivent les étapes, nommées bhumi (bhūmi, terrain, ou les mondes intérieurs d'un humain qui expriment ses différents états d'esprit), que doit franchir un aspirant Bodhisattva pour arriver à l'état de Bouddha. Le Budhavamsa de la littérature pali envisage un stade de préparation, puis trois grandes étapes de plusieurs éons chacune. Dans le monde chinois, le Soutra des dix terres[1] de Vasubandhu décrit les dix étapes vers l'état de Bouddha, et le Sūtra Gandavyūha cinquante-deux. Ils sont intégrés au Sūtra Avatamsaka dont ils forment la section Rùfǎjièpǐn («????»).

La version la plus commune est celle des dix étapes, précédées de deux phases préliminaires d'accumulation de mérites et de préparation. Chacune des six premières étapes est associée à une perfection (pāramitā) qui doit être maîtrisée : générosité (dāna), vertu (śīla), patience (kşānti), effort (vīrya), méditation (dhyāna), et enfin sagesse (prajñā). À ce stade, le Bodhisattva transcende la différence entre nirvana et samsara. Il parfait à la septième étape le don de moyens habiles upaya kaushalya (upāya kauśalya pāramitā) lui donnant plus d'efficacité dans son travail de guide vers l'éveil. Aux huitième et neuvième étapes, il pratique la perfection de vœu (pranidhāna pāramitā) et celle de la force (bala pāramitā), possède déjà un corps dharmique (dharmakāya) qui lui sert à sauver les êtres sous différentes formes en différents lieux. A la dixième étape il pratique la sapience (jñāna pāramitā), et devient à ce stade Bouddha.

Les vœux de Bodhisattva

Pour devenir Bouddha, arhant ou Bodhisattva, il faut en avoir exprimé le vœu lors d'une existence antérieure. Les pratiquants du mahāyāna et du vajrayāna prononcent fréquemment des vœux de Bodhisattva. Concrètement, ils s'engagent à respecter un certain nombre des nombreuses recommandations et interdictions proposées par l'éthique bouddhiste. Le nombre imposé dépend des traditions et du statut du pratiquant ; il est normalement moindre pour les laïcs que pour les moines (bhikkhu) ou nonnes (bhikkhuni). Les règles à ne pas enfreindre sous peine de perdre pour de nombreuses existences les bénéfices spirituels servant à s'engager dans cette voie sont nommées vœux principaux (ou vœux-racines dans le vajrayāna). Elles sont complétées par des vœux mineurs dont le non-respect diminue les mérites, mais à un degré moindre. Il en existe différentes listes comportant de nombreux points communs, en particulier en ce qui concerne les principales règles, dont les dix premières sont presque semblables aux préceptes généraux du bouddhisme. Les règles secondaires à l'attention des laïcs peuvent être culturellement spécifiques, comme l'interdiction de l'élevage du ver à soie en Chine.

La formulation des vœux s'inspire de différents textes, parmi lesquels on peut citer :

A titre d'exemple, les dix vœux principaux du Soutra du filet de Brahmā[2] sont :

  1. Ne pas tuer ;
  2. Ne pas voler ;
  3. Ne pas commettre l'acte sexuel adultère;
  4. Ne pas déformer la vérité ;
  5. Ne pas vendre de l'alcool ;
  6. Ne pas parler des fautes des bouddhistes ;
  7. Ne pas se vanter ni dire du mal d'autrui ;
  8. Ne pas être avare de la richesse ni de l'enseignement ;
  9. Ne pas être en colère ni refuser les excuses des autres ;
  10. Ne pas blasphémer les Trois Joyaux (Bouddha, Dharma et Sangha).

Dans les courants chan et zen, les bouddhistes prononcent fréquemment les Quatre Vœux incommensurables suivants (Sìhóngshìyuàn ????)  :

Les vœux de Bodhisattva ont connu un grand succès en Chine à partir des Song. Ils pouvaient en effet être pris auprès de laïcs, et par des personnes écartées de la vie monastique par le vinaya, comme «les hermaphrodites, les personnes trop sensuelles, les dieux et les démons» [3] ; on leur accordait qui plus est le pouvoir de «purifier instantanément les mauvais karmas, au contraire de la méthode hinayana qui progresse par étapes». [4].

Principaux Bodhisattvas

Trois statues inclinées à Dazu, de 7 m. de hauteur, représentant trois Bodhisattvas tenant une pagode à la main (celle du centre a disparu)

Un véritable culte leur est rendu, s'étendant parfois au-delà du domaine proprement bouddhique, en particulier en Chine où quatre d'entre eux (Manjushri, Ksitigarbha, Samantabhadra et Avalokiteshvara) ont une nature double de Bodhisattva et de divinité de la religion populaire. Les lieux terrestres où ils sont connus avoir atteint l'illumination, nommés bodhimandas, deviennent fréquemment des buts de pèlerinage, comme Bodh-Gaya où se situe l'arbre de la bodhi, que sont les quatre monts bouddhistes de Chine.

Les Huit Grands Bodhisattvas (aṣṭamahābodhisattva) nommés fréquemment par Mahâsattva en sanskrit, particulièrement vénérés par les pratiquants du bouddhisme mahāyāna sont les suivants :

Avalokiteśvara, Vajrapāni et Mañjuśrī ont au Tibet un rôle spécifique de patron (riksum gonpo, «les Protecteurs des Trois Familles»).

Iconographie

Les Bodhisattvas historiques ont fréquemment une allure et un port princier : parés de bijoux, (treize ornements habituellement, dont collier, bracelets, boucles d'oreille, ceinture... ) ils portent le pagne, le diadème, quelque fois le cordon brahmanique. Ils sont fréquemment représentés assis, dans les attitudes «d'aisance» ou de «délassement royal» (une jambe repliée sur le siège, l'autre pendante). Une grande finesse, et une apparence féminine les caractérisent. Fréquemment ils tiennent un lotus de la main droite. Ils ont un haut chignon et l'urna sur le front. Dans leur coiffure, ils peuvent porter l'effigie du Jina (Bouddha) dont ils dépendent ou sont l'émanation (bouddhisme tantrique). Ainsi, Avalokiteshvara porte l'effigie d'Amitabha.

Notes

  1. sanscrit : Daśabhūmikasūtra-śāstra ; chinois : Shídìjīng «???»
  2. "Soutra du filet de Brahmā" traduit du chinois en français par Patrick Carré
  3. différents Vinayas
  4. Fanwangjing zhijie

Bibliographie

Voir aussi

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