Bimbisâra

Bimbisâra est, selon les chroniques sri-lankaises Dipavamsa et Mahavamsa, le premier roi connu de la dynastie indienne Hariyanka du Magadha, capitale Rajagriha.



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Inde antique - Personnalité du bouddhisme - Bouddhisme

Restes du bâtiment de Rajgir où Bimbisara aurait été emprisonné par son fils Ajatasatru

Bimbisâra (sanskrit : ?????????) est , selon les chroniques sri-lankaises Dipavamsa et Mahavamsa, le premier roi connu de la dynastie indienne Hariyanka [1] du Magadha (qui deviendra la dynastie Shaishunâga après ce roi éponyme), capitale Rajagriha.

Selon les traditions religieuses, il serait contemporain de Mahavira et du Bouddha qui lui aurait survécu huit ans, c'est-à-dire qu'il aurait vécu au VIIe siècle ou au VIe siècle avant Jésus-Christ, selon les estimations ; certains ont proposé -558--491 comme dates de son existence, son règne débutant vers -543[2][3]. Pourtant, nous n'avons aucune preuve certaine de sa souveraineté au temps du Bouddha Shakyamuni, quoiqu'il semble averé que son fils Ajatashatru le connaissait personnellement.

Il est fréquemment mentionné dans les sources bouddhiques comme Seniya Bimbisâra, Seniya étant expliqué comme son gotta ou comme signifiant "maître d'une nombreuse suite". Bimbisara signifierait "couleur d'or" ou viendrait du nom de sa mère Bimbi[4]. Il est mentionné dans les textes jaïns sous le nom de Shrenika. Bouddhistes et jaïns prétendent chacun qu'il suivait leur mouvement[5].

Règne

On ne connaît que peu de choses à propos de Bimbisâra, et le règne de son père, que le Dipavamsa appelle Bhati ou Bhattiya, en faisant un ami de Shuddhodana, n'a pas laissé de traces. Cependant, il paraît étrange qu'il ait été le premier roi de la dynastie, car il serait arrivé au trône à 15 ans : il y a par conséquent peu de chance qu'il ait accaparé le pouvoir. Dans la tradition tibétaine[6], il est fils du roi Mahapadma et de la reine Bimbi.

Evitant les conquêtes, il voulait en particulier consolider son royaume. Il annexa malgré tout l'Anga, capitale Champa, dont il confia la vice-royauté à Ajatashatru. Il modernisa le Magadha, réorganisant l'armée et les impôts[7] et instaurant une administration centrale divisée en trois secteurs (intérieur, justice et défense)  ; il choisit comme capitale Rajagriha (pali : Rajagaha), actuelle Rajgir [8][5]. Il fit ainsi de son pays un adversaire redoutable pour le royaume voisin du Kosala.

Il contracta de multiples alliances matrimoniales grâce auxquelles il stabilisa pour un temps les relations de son royaume avec les régions voisines et étendit son territoire. Sa première épouse, Kosala-devī, était la fille du roi Mahā Kosala de Kosala et la sœur du roi Pasenadi, suzerain et destructeur des Shakya. Il obtint par ce mariage le bourg de Kashi promis à une grande expansion[9]. Sa deuxième épouse, Chellana, était une princesse Licchhavi de Vaisali[10] et la troisième la fille du chef du clan Madra du Penjab[11]. Deux autres épouses, Khema et Padumavati, devinrent nonnes bouddhistes.

La tradition bouddhique relate au moins deux visites du Bouddha au roi, avant et après son illumination, dans la première partie de son règne, et prétend qu'il était devenu adepte du bouddhisme et sotapanna. Le Dipavamsa prétend même que les deux hommes avaient joué ensemble enfants car leurs pères étaient amis. Cependant, les dates de la vie du Bouddha faisant toujours l'objet de débats, il se pourrait qu'il n'y ait eu aucun contact entre les deux hommes, selon de récentes études qui tentent à montrer qu'ils auraient vécu à des époques différentes. Pour les jaïns, Mahavira aurait été contemporain d'Ajatashatru et de son père qu'ils nomment Shrenika.

Décès

Bimbisâra aurait été emprisonné par son fils Ajatashratu, puis serait mort de faim ou empoisonné. Ce fait, rapporté à la fois par les jaïns et les bouddhistes, est reconnu par les historiens comme particulièrement vraisemblable. Cependant, les versions des deux courants changent dans les détails, certainement pour des raisons de propagande. Selon les bouddhistes[12], le fils indigne aurait été poussé par Devadatta, concurrent du Bouddha, dont il aurait soutenu le courant aux dépens de celui de Shakyamuni. Il aurait en fait été prédit à sa naissance qu'il tuerait son père, mais Bimbisâra n'aurait pu se résoudre à se débarrasser de lui. Après sa mort, Ajatashatru se serait repenti et serait revenu vers le Bouddha, mais n'aurait jamais pu devenir arhat à cause de son crime. Pour les historiens, le nouveau roi aurait effacé les parties "gênantes" du règne de son père, et même peut-être le fait que ce dernier avait connu le Bouddha. Selon les jains qui considèrent Ajatashatru comme leur mentor, il aurait regretté son geste et serait venu délivrer son père, mais ce dernier, se méprenant sur ses intentions, se serait suicidé en absorbant du poison.

Dans la culture populaire

Dans son manga particulièrement complet sur la vie de Bouddha, Osamu Tezuka présente Bimbisâra comme un chef charismatique et jeune, puis comme un être soucieux vers la fin de sa vie. Tezuka montre d'ailleurs que Bouddha et Bimbisâra se seraient rencontrés, et suit la tradition dans le sens de l'emprisonnement.

Références et notes

  1. Stearns, Peter N. (2001) The Encyclopedia of World History, Houghton Mifflin. pp. 76-78. (ISBN 0-395-65237-5)
  2. Rawlinson, Hugh George. (1950) A Concise History of the Indian People, Oxford University Press. p. 46.
  3. Muller, F. Max. (2001) The Dhammapada And Sutta Nipata, Routledge (UK). p. xlvii. (ISBN 0-7007-1548-7)
  4. cette dernière hypothèse tradition tibétaine, voir William Woodville Rockhill
  5. Mookerji S. 19f. ; vgl. zur Diplomatie und Heiratspolitik Sudhakar Chattopadhyaya : Bimbisara to Aśoka, Calcutta 1977, S. 27-31
  6. W. W. Rockhill
  7. Romila Thapar : Early India from the Origins to AD 1300, London 2002, S. 152f.
  8. Hans Wolfgang Schumann Der historische Buddha, Kreuzlingen 2004, S. 22-26
  9. Eck, Diana. (1998) Banaras, Columbia University Press. p. 45. (ISBN 0-231-11447-8)
  10. Luniya, Bhanwarlal Nathuram. (1967) Evolution of Indian Culture, Lakshmi Narain Agarwal. p. 114.
  11. Krishna, Narendra. (1944) History of India, A. Mukherjee & bros. p. 90.
  12. Sumangala Vilāsinī i. 135 ff et Vinaya Pitaka Vin. ii. 190f

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