Dharmapala

Les dharmapālas, signifiant défenseurs du dharma en sanscrit, hùfǎshén ??? en chinois, sont des déités courroucées du bouddhisme vajrayana. Ils sont le plus souvent représentés sous une forme menaçante (visage coléreux, crocs découverts, aura de flammes, cheveux hérissés, membres multiples, ornements macabres, crânes humains ou serpent servant de collier, armes aux mains). Leur rôle est spécifiquement important dans le bouddhisme tibétain où ils sont nommés drag-gshed, de drag-po (coléreux ou cruel) et gshed-ma (démons infernaux bourreaux).

Fonction

Malgré leur aspect agressif, ce sont des déités bénéfiques car leur fonction est de protéger le bouddhisme ou ses pratiquants; énormément sont reconnus comme des émanations de bodhisattvas ou de bouddhas. Ils sont quelquefois yidams, quoique certains considèrent qu'ils ne peuvent être utilisés comme tels que par les yogis expérimentés ou les lamas. Leur apparence effrayante et leurs actions violentes décrites dans les sadhanas (méditations rituelles), où ils tuent et dévorent la chair de leurs victimes, en boivent le sang ou fracassent leurs os, représentent la destruction des obstacles internes (avidité, colère) ou externes à la poursuite de la réalisation spirituelle.

On peut distinguer les dharmapālas éveillés, comme Mahakala, Palden Lhamo (Magzor Gyalmo), Ekajati, Caturmukha, Vajravega, Cittapati, Yama, Achi Chokyi Drolma, et les dharmapālas non-éveillés ou «mondains» qui sont des damchen, esprits de la nature subjugués par Padmasambhava ou d'autres mahāsiddhas, ou bien des divinités d'origine hindoue qui ont fait vœu de protéger le bouddhisme. Les plus connus sont Begtse Chen, Dorje Drakten, Tsui Marpo, Tseringma, Drogdze Wangmo, Rahula, Dorje Legpa (Damcan), Garwai Nagpo et Dorje Setrap. Quelques-uns d'entre eux sont reconnus comme éveillés dans certaines traditions, comme Rahula et Dorje Legpa (lignée nyingma), Begtse Chen (cycle de Hayagriva de la lignée sakya), Dorje Setrap (lignée gelug) et le très discuté Dorje Shugden (faction issue de gelug).

Du fait que les rituels les concernant étaient jadis transmis de façon secrète ou de leur aspect, leurs représentations sont quelquefois exposées dans une pièce moins directement accessible, ou même cachées.

Les huit principaux dharmapālas du bouddhisme tibétain sont :

Mahakala (Nagpo Chenpo) Yama (Shinje) Yamantaka (Shinje Shed) Hayagriva (Tamdrin)

Vaiśravana (Kubera) (Bishamonten) Shri Devi (Palden Lhamo) Changpa Prana Atma (Begtse)

Autres aspects

Au Tibet, la majorité des monastères ont leur propre dharmapāla qui, hormis son rôle de protecteur, focalise quelquefois le chauvinisme et les rivalités monastiques. Selon certains témoignages, il arrive que sa pratique soit plus suivie par la communauté que celles de déités de niveau théoriquement supérieur. ^[1]

La obligation de travailler sans relâche pour assurer sa subsistance pouvant être reconnue comme un obstacle à la pratique, certaines formes de Mahākāla, l'un des principaux dharmapālas, sont reconnues comme des pourvoyeurs d'aisance matérielle.

Les courants vajrayāna japonais (shingon et partiellement tendai) connaissent comme divinités courroucées les myoo (??), «rois lumineux» (allusion au feu de leur aura), dont les plus connus sont les «cinq grands rois lumineux» (???? Go daimyoo), rattachés chacun à un des bouddhas de sagesse :

• Acala (Fudo Myoo),
• Trailokyavijaya (Gozanze myoo),
• Kundali (Gundari myoo),
• Yamantaka (Daiitoku myoo),
• Vajrayaksa (Kongoshya myoo).

D'autres comme Mahākāla (Daikokuten) ou Hayagriva (Bato Kannon) sont restés proches de l'iconographie indienne.

Notes

Voir aussi

• Vajrayana

Bibliographie

René de Nebesky-Wojkowitz Oracles and Demons of Tibet Gordon Press Publ. 1976 (Mouton Gravenhage 1954) (ISBN 0-87968-463-1)

Liens externes

• Galerie de déités dont nombreux dharmapalas

• Myoos japon

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