Tantra de Guhyasamāja

Le Guhyasamāja Tantra, Samaja Tantra ou Tathagata Guhyaka «Somme des Secrets» est un tantra important du bouddhisme tibétain connu de ses quatre traditions.



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Guhyasamaja en union avec sa parèdre Sparshavajri
Thangka de Guhyasamaja en union avec sa parèdre Sparshavajri, XVIIe siècle, Rubin Museum of Art, New York

Le Guhyasamāja Tantra, Samaja Tantra ou Tathagata Guhyaka (sanskrit) «Somme des Secrets»[1] (tib.  :gSang ba'dus pa'i rgyud ou Sangwa Dupa) est un tantra important du bouddhisme tibétain connu de ses quatre traditions. Il est reconnu comme l'un des «rois des tantras» et le premier des tantras-pères. Il est habituellement le premier enseigné car la maîtrise de son yoga forme la base pour la pratique des autres yogas[2].

Origine

Il fait partie des premiers textes sanscrits traduits en tibétain (VIIIe siècle)  ; il fut traduit en chinois au Xe siècle. Il aurait été rédigé entre le IVe siècle[3] et le VIIe siècle. On y trouve la première définition connue du terme tantra comme un continuum entre la cause, la voie et le fruit, le fruit étant obtenu par la purification de la cause par la voie[4]. Selon une tradition, ce tantra fut enseigné pour la première fois par le Bouddha sous la forme de Vajradhara au roi Indrabhuti (ou roi Dza) d'Oddiyana [5]. Le spécialiste indien Benoytosh Bhattacharya (18897-1964) a proposé qu'Asanga en soit l'auteur ; pour ceux qui adhèrent à cette opinion, il l'aurait reçu selon la tradition mystique de Maitreya comme tous ses enseignements[6].

Comme la majorité des textes, il en existe différentes traditions et transmissions. Principale est la transmission Arya dont se réclament la majorité des pratiquants tibétains. Elle se base sur les commentaires attribués à Nagarjuna, Aryadeva et Chandrakirti. La transmission Jnanapada, minoritaire, remonte à Buddhashrijnana (fin du VIIIe siècle). Go Lotsawa serait aussi à l'origine d'une transmission[3]. Naropa, Marpa, Drokmi Lotsawa, Nang Kaupa, entre autres, auraient contribué à son intégration dans les enseignements du bouddhisme tibétain, les Sakyapa recevant les deux traditions Arya et Jnanapada. Tsongkhapa, fondateur des Gelugpa, a réalisé un important travail de synthèse et de clarification sur le tantra et ses commentaires, dont le texte principal est Les cinq stades du Guhyasamaja (gSang-'dus rim-lnga gsal-sgron).

Iconographie

La déité Guhyasamaja est généralement assimilée à Akshobhyavajra, forme d'Akshobhya qui est la déité principale des tantras-pères, et a par conséquent fréquemment comme lui le corps bleu sombre, quelquefois noir. Néanmoins, dans la tradition Jnanapada, il s'agit de Manjuvajra, forme de Manjushri dont il a la couleur jaune. La déité a trois visages - celui de droite est blanc et celui de gauche rouge - et six bras. Les trois visages peuvent représenter les trois principaux canaux du corps subtil, les trois stades de purification de l'esprit ou le corps illusoire, la lumière, et leur union[3]. Akshobhyavajra tient dans ses mains principales la cloche (ghanta) et le vajra, et dans les autres mains les symboles des quatre autres bouddhas : roue (chakra) de Vairocana et lotus (padma) d'Amitabha à droite, épée (khadga) d'Amoghasiddhi et triple joyau (triratna) de Ratnasambhava à gauche. Manjuvajra tient dans ses deux mains principales, comme Manjushri, une épée et un ouvrage, et dans deux de ses autres mains un arc et une flèche qui représentent l'upaya. Akshobhyavajra et Manjuvajra sont reconnus comme émanant de Vajradhara. Ils sont le plus fréquemment représentés en yab-yum avec leur parèdre qui a les mêmes attributs graphiques, mais fréquemment le corps plus pâle ; dans le cas d'Akshobhyavajra elle s'appelle Sparshavajri, nom de la déesse du sens associé à Akshobhya (le toucher) ou Adhiprajna, «sagesse de méditation». Le mandala complet d'Akshobhyavajra comprend 32 déités et celui de Manjuvajra 19[3].

Références et notes

  1. nom complet : Sarvatathagata kayavakschitta rahasya atirahasya uhyasamaja nama mahaguhya tantraraja, Tantra-roi du secret et grand secret des corps, parole et esprit de l'ensemble des tathagatas
  2. Guhyasamaja tantra sur nalanda-university. com
  3. Catherine A Cummings Guhyasamaja Tantra in John C. Huntington, Dina Bangdel, Robert A. F. Thurman The Circle of Bliss – Buddhist Meditational Art, Serindia Publications, Inc., 2003 pp 432-448 (ISBN 1932476016) (ISBN 9781932476019) Google books
  4. Traduction en anglais de E. Henning dans Introduction to the Six Yogas, 2005 [1] : «Tantra is called continuity, and this tantra is classified into three aspects : ground, together with its nature, and inalienableness. Nature is the basic cause, ground is called the method, and inalienableness is the result. The meaning of tantra is contained in these three» ; texte tibétain : rgyud ni rgyun chags zhes bya ste // rgyud de rnam pa gsum du'gyur // gzhi dang d'yi rang bzhin dang // mi'phrogs pa yis rab phye ba // rang bzhin rnam pa rgyu yin te // gzhi ni thabs zhes bya ba'o // de bzhin mi'phrogs'bras bu ste // gsum gyis rgyud kyi don bsdus pa'o //
  5. Lobsang Norbu Tsonawa Indian Buddhist Pundits From The Jewel Garland of Buddhist History, Library Of Tibetan Works and Archives, Dharamsala, introduction (ISBN 8185102422)
  6. Min Bahadur shakya Digitalization of Sanskrit Buddhist Texts in Nepal p 6

Bibliographie

Āryadeva's Lamp that Integrates the Practices (Caryāmelāpakapradīpa)  : The Gradual Path of Vajrayāna Buddhism according to the Esoteric Community Noble Tradition. Christian K. Wedemeyer éditeur et traducteur. New York : American Institute of Buddhist Studies/Columbia University Press, 2007.

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"tantra de plusieurs"

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