Prajna

Prajñā ou prajna en sanskrit, paññā en pali, fréquemment traduit par «sagesse transcendante», ou même «gnose», est une notion principale du bouddhisme.



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Prajñā ou prajna en sanskrit, paññā en pali (ti : shes rab ; ch : ??, bōrĕ/bānruò), fréquemment traduit par «sagesse transcendante», ou même «gnose», est une notion principale du bouddhisme. Le terme veut dire à l'origine «capacité cognitive» ou «savoir-faire». Il sert à désigner dans le bouddhisme la capacité de percevoir le phénomène de coproduction conditionnée, mais aussi l'absence de soi propre (anatta) et le vide (sunyata) de toute chose. C'est une vision aiguë qui permet d'atteindre la «sagesse transcendantale» (jnana), qui comme son nom l'indique transcende l'esprit propre (moi individuel, personnalité) dans ce qu'il a de fragmenté et d'étriqué pour permettre une compréhension nouménale du phénoménal.

Dans les Sikkha suttas [1] de l'Anguttara Nikaya du canon pali, paññā est décrit par Gautama comme élément d'un processus en trois parties qui mène à la libération, et comme la compréhension des quatre nobles vérités.

Dans les sutras mahayana prajñā-pāramitā, comme le Sutra du Cœur, prajna est le principal moyen, qualifié d'«inégalé» et d'«insurpassable», pour parvenir à l'illumination et atteindre le nirvāna en révélant la vraie nature des choses. C'est la sixième des vertus paramitas.

Dans le Sutra du Cœur on parle quelquefois de «pratique» de la prajna. Selon l'interprétation des courants chan et zen, et spécifiquement les rédigés attribués au sixième patriarche Huineng, c'est un engagement «sans choix» dans le cours des choses, qui consiste à participer au monde (au contraire de une méditation repliée sur soi) en conservant une constante équanimité.

Deux métaphores expliquent en quoi cette nature propre qu'est la prajna se distingue de l'esprit propre, aggrégat de skandhas :

  • «Combien je suis heureuse dans mon puits !» dit une grenouille à la tortue de mer. «Je peux sauter sur la margelle, me blottir dans les trous entre les briques, nager à la surface, plonger dans la vase, aussi je préfère mon puits à votre mer. Essayez légèrement de ses charmes…». Pour complaire à la grenouille, la tortue essaya. Mais une fois sa patte droite introduite dans le puits, il lui fut impossible d'y faire entrer la gauche, tant le puits était étroit, tant elle était large. Après avoir retiré sa patte, elle donna à la grenouille les renseignements suivants sur la mer : «Elle a plus de mille stades de long, elle est plus profonde que mille hommes montés l'un sur l'autre. Lorsque survient l'inondation, son niveau n'est pas affecté par toute l'eau qui s'y déverse et lorsque survient la sécheresse, elle n'en éprouve pas la moindre diminution. Durée, quantité, ces termes ne s'appliquent pas à la mer. Cette immobilité constante, voilà le charme de mon séjour à moi». À ces mots, la grenouille du puits fut prise de vertige et perdit son petit esprit.
  • Si vous regardez la rivière depuis la rive, vous ne distinguez qu'un seul méandre. Si vous vous élevez, vous en discernerez plusieurs, puis l'ensemble des affluents de la rivière. Si vous continuez votre élévation, vous en arriverez à voir que par delà les montagnes, l'ensemble des rivières se rassemblent en un seul océan, mélangeant leurs eaux indifféremment. Le regard qui s'élève est votre prajna, sagesse transcendante. Ce même regard une fois arrivé au sommet, là d'où on distingue rivières et océan dans leur unité, est dit «jnana», sagesse transcendantale. «Là» l'ensemble des différences sont unies en un seul et même tout.

La pleine conscience de la prajna est un mouvement mental subtil éclairant les erreurs de l'esprit propre. C'est un processus naturel correspondant à la croissance intérieure de l'individu, qui doit se produire spontanément et ne peut être formalisé pour l'enseignement. Cependant, pour des raisons pédagogiques, certains enseignements respectant les traditions considèrent cinq aspects dans la prajna :

  • Prajna comme miroir : vision qui n'est pas affectée par les objets, de la même façon que le miroir réfléchit les objets sans être perturbé par eux. Il n'y a pas de réaction subjective ni d'attachement, mais une objectivité pure et idéale.
  • Prajna comme vision égalisante : parce que la sagesse transcendante voit tout avec une objectivité complète, elle a la même attitude envers toutes choses, tout comme le soleil éclaire sans distinction un lieu de culte ou un lieu de perdition.
  • Prajna comme vision discriminante : si le miroir reflète tout aussi, il n'estompe cependant pas les particularités et reflète les détails les plus minuscules clairement et nettement. Quasiment, la vision discriminante est la capacité de comprendre intimement les phénomènes et les situations dans leurs particularités propres.
  • Prajna comme sagesse accomplissante : l'esprit éveillé se dévoue au bien de l'ensemble des êtres et trouve naturellement et spontanément de nombreux moyens habiles (upaya) pour les aider. Il y a par conséquent une dimension dynamique et agissante dans la prajna, qui est aussi la capacité de discerner l'acte judicieux selon le contexte.
  • Prajna comme sagesse du dharmadhatu  : le dharmadhatu ou conscience unitaire est la norme absolue de l'univers, qui lui est constitutive. C'est une vision libre de tout point de référence tangible (la réalité telle qu'elle se présente à nos sens), reflétant la norme absolue intangible. Atteindre cette sagesse revient à se libérer de toute identification personnelle pour se contenter d'être la réalité ultime elle-même, consciente d'elle-même et se manifestant comme telle. C'est ce qu'exprime le Sutra du Cœur dans le passage : «Le vide n'est pas différent de la forme, la forme n'est pas différente du vide, et il en va de même des sensations, des perceptions, des volitions et des consciences, ...». On peut dire que les quatre autres sagesses sont des aspects de la sagesse du dharmadhatu.

  • La compréhension profonde (prajñâ) suppose en premier lieu une rupture. A un moment «t» de la durée je ne savais pas ; à un moment «t'» je sais. Entre ces deux instants il y a eu un hiatus, un brusque passage à la limite. (... ) la compréhension profonde n'est jamais réversible. S'il m'est toujours envisageable de perdre le fil de ma réflexion, de voir s'interrompre l'observation de tel objet ou processus, il ne m'est plus envisageable d'abandonner une compréhension à partir du moment où celle-ci a surgi. (... ) Ainsi prajñâ outre son intemporalité est irréversible. Une fois réveillé du rêve de l'ignorance, le sommeil n'est plus envisageable de même que les notions d'avant et selon qui ressortent des catégories de la causalité et de la conscience n'ont plus de sens. (Prajñānanda[2])

  1. (AN 3 :88 and 3 :89) Nyanaponika & Bodhi (1999), pp. 69-71; Thanissaro (1998a) ; Thanissaro (1998b)
  2. Prajñānanda, revue Bodhi n°3, 1984

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