Tṛṣna

Le terme sanskrit Tṛṣna veut dire soif, avidité, sécheresse, faim pour, excitation. Ses deux synonymes sont rāga et lobha.



Catégories :

Concept bouddhique - Bouddhisme

Le terme sanskrit Tṛṣna (palî : taṇhā; chinois : tān ?; japonais : aiyoku) veut dire soif, avidité, sécheresse, faim pour, excitation. Ses deux synonymes sont rāga et lobha. Il s'agit de la fièvre de la convoitise insatiable, par opposition à la paix de l'esprit (upekhā, santi). La soif est exactement le désir de posséder toujours et toujours. Taṇhā recouvre les désirs brûlants (concupiscence, convoitise), «mais également le prurit spéculatif de l'insatiable mental qui fomente les apories métaphysiques». [1]. La soif s'empare de l'objet, l'assume et s'y attache. Lui succède par conséquent l'appropriation (upādāna). La soif est associée à la complaisance (nandï), à l'attachement (rāga) ainsi qu'à l'habitude récurrente (upasevanà). [2] Cette soif est soif de plaisir, d'existence, d'inexistence, mais également soif à l'égard des mondes de la forme, du sans forme (les extases), mais aussi le désir de l'arrêt (nirodha) du devenir.

Voici l'origine de taṇhā[3] : à cause des organes sensoriels se produit un contact entre le sens et l'objet et de ce contact dépend une impression (vedanā) agréable ou désagréable. Parce que ce contact est contaminé d'ignorance, la sensation génère la soif.

Le Dhammapada (§ 203) fait de la soif le constructeur de la durée : elle est à l'origine du temps psychologique. En ce sens, c'est une force de coordination temporelle consistant dans le projet d'une pensée organisatrice et prévoyante qui dresse ses plans, par projection (tension vers l'avenir) ou souci (projection, préoccupation à l'égard du passé). Voici comment la soif construit la durée : de l'élaboration d'un certain choix, d'une décision et d'une organisation procède l'intention de faire (un acte de mérite ou de démérite)  ; l'assumant, la conscience se tend vers le mérite, puis achève l'acte, ce qui revient à prendre un objet sous l'impulsion de la soif : par conséquent elle se l'approprie, i. e. le prend comme point d'appui, et s'y établit comme en une résidence, y subsiste, et se développe. Il n'y a par conséquent pas d'interruption de la série, la durée de la pensée consistant en soif : la conscience, conditionnée par les activités mentales, produit l'impression d'un moi permanent, et de là une tension, une progression vers un aller et venir, d'où résultent le devenir et le dukkha.

Différentes soifs

On peut distinguer trois types de soifs selon leur objet :


Trois soifs selon les mondes (loka)  :


Six soifs selon les six bases sensorielles, sadayatana :

Notes et références

  1. Chenet, Le Bouddhisme, p. 24
  2. S. N. 111.53
  3. S. N. II 1.96

Chenet, Le Bouddhisme, p. 24

Recherche sur Google Images :



"T-NA Series"

L'image ci-contre est extraite du site zaber.com

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (400 x 304 - 73 ko - jpg)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/T%E1%B9%9B%E1%B9%A3na.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu